Depuis 1984 et le début de la saga Dragon Ball, de multiples éditions du manga culte d’Akira Toriyama ont vu le jour. D’abord au Japon en prépublication dans le Weekly Shonen Jump (novembre 1984), en tome relié (septembre 1985) et au format kanzenban de 2002 à 2004 (pour ne citer que les plus connues).
Si six éditions du manga ont vu le jour au Japon (tankōbon, kanzenban, full color, soshu hen, color edition en ligne, ou encore la réédition des tankōbon encore en parution aujourd’hui), mais c’est à la France et à ses multiples éditions (plus d’une dizaine) que nous allons nous intéresser aujourd’hui et plus particulièrement à trois d’entre elles : l’édition originale, la perfect edition et Dragon Ball l’intégrale de Hachette Collections. Je ne m’attarderai pas sur les autres éditions (kiosque, simple ou double) qui sont trop éloignées des standards de qualité d’aujourd’hui et qui ne réveillent en moi que ce sentiment de nostalgie d’époque que j’avais en lisant Dragon Ball.
En effet, depuis le 14 mai dernier (et c’est d’ailleurs cela qui m’a fait écrire cet article), Glénat, éditeur emblématique du manga Dragon Ball offre, pour tout achat de deux tomes de l’édition originale un sketchbook parmis trois proposés. Un sketchbook est un petit livre de croquis qui permet de dessiner ou d’écrire. Chaque sketchbook de Glénat possède huit pages d’illustrations (parfois en double page), le reste ne contenant que des pages blanches (cent quatre-vingt-douze pages). On saluera cette initiative de l’éditeur de proposer un objet quelque peu original, cependant cela vaut-il vraiment le coup, et est-ce qu’on aurait pu proposer ces bonus à d’autres éditions du manga ?
Pour répondre à cette question, et comme expliqué dans l’introduction, nous comparerons donc trois éditions françaises, à savoir l’édition originale, la perfect edition et Dragon Ball l’intégrale des collections Hachette. Chacune de ces éditions est de taille et de prix différents.
I°) L’édition originale
Sortie de 2003 à 2008, cette édition est celle qui se rapproche le plus de l’édition originale japonaise (d’où son nom). Collection en quarante-deux volumes, elle reprend le sens de lecture japonais. Elle a également la particularité d’avoir les mêmes couvertures que ses grandes sœurs japonaises. Elle possède également la même frise sur le dos qui forme un magnifique dessin lorsque l’on possède les quarante-deux volumes.
Côté papier et impression, c’est là que le bât blesse. Le papier n’est pas exceptionnel mais pas non plus catastrophique. Cependant, la qualité d’impression réduit considérablement le plaisir de lecture. Certains contours de personnages sont presque illisibles voire effacés et les pages couleurs (provenant des magazines d’époque) laissent une impression de grains sur le papier en noir et blanc. Autre problème, qui peut paraitre anodin et qui est typique des éditeurs français, concerne la sur-couverture. En effet, ces dernières sont souvent tordues et il faut constamment les remettre droites à la règle, ce qui bien entendu les abîme. Chaque illustration de chapitre est présente à la fin de chaque tome (en noir et blanc).
II°) Perfect Edition (kanzenban)
Sortie entre 2009 et 2015, cette édition comporte trente-quatre tomes. Chaque volume équivaut à un tome et demi de l’édition originale. Elle est également plus grande (14,5 x 21 cm contre 11,5 x 18cm pour l’édition originale). Elle propose également des pages couleurs (celles qui étaient disponibles dans les chapitres du Weekly Shōnen Jump) et les couvertures ont été redessinées par Akira Toriyama lui-même. Elle possède également une toute nouvelle frise.
Côté papier et impression, c’est l’édition la plus qualitative de toutes les éditions présentes sur le marché. Le papier est d’excellente qualité avec un grain très agréable au toucher et l’impression est parfaite. Les traits sont nets et agréables à lire.
Cependant, si l’on devait chipoter un peu, on dira que les dessins des couvertures sont trop new gen et qu’on aurait préféré des artworks d’époque du maître. Le manga est tellement qualitatif qu’il n’est pas recommandé pour les jeunes qui, pour la plupart, sont moins soigneux avec leurs lectures que lorsqu’ils grandissent. On est plus en présence d’un objet de collection qu’on maniera avec délicatesse. Et enfin, étant habitué à l’édition originale, il est pour moi un peu déroutant de devoir chercher un passage précis du manga avec l’édition kanzenban, chose que je fais instinctivement avec l’édition originale.
III°) Dragon Ball l’intégrale de Hachette collection
Sortie en août 2018 et encore en parution aujourd’hui, cette édition a la particularité de sortir en kiosque et non en librarie. Comme pour la perfect edition, cette collection se compose de trente-quatre tomes et mesure 18,1 x 26,2 cm. Elle reprend également les pages couleurs de l’édition kanzenban, ainsi que les dessins de couverture d’Akira Toriyama. Cependant, les dessins sur le dos ne forment pas de frise, uniquement un rappel du dessin de couverture.
Concernant le papier, c’est là le gros point faible de l’édition. Pas de bonne qualité (guère plus qualitatif que le papier des hebdomadaires japonais), on voit beaucoup trop à travers (la page de derrière notamment). Côté impression, on relève le niveau avec quelque chose d’assez net (un peu moins qualitatif que la perfect edition) et le poster en début de tome et le quiz à la fin font un peu mieux passer la pilule.
Conclusion
Plusieurs critères vont être déterminants pour choisir telle ou telle édition. L’accessibilité du produit en terme de qualité de lecture et en terme de prix.
Pour ce premier point il va sans dire que la perfect edition remporte la victoire haut la main. Elle combine toutes les qualités pour pouvoir passer un bon moment de lecture (papier d’excellente qualité et qualité d’impression au top). L’édition originale brillera plus par son coté passe-partout (facile à transporter), alors que l’édition Dragon Ball l’intégrale de Hachette se démarquera par sa grande taille et la découverte ou redécouverte de la lecture comme à l’époque avec les hebdomadaires japonais.
Pour le deuxième point et les prix pratiqués on arrive à :
- Edition originale : 289,80€ (6,90€ par tome) ;
- Perfect edition : 365,50€ (10,75€ par tome) ;
- Dragon Ball l’intégrale de Hachette : 428,66€ (12.99€ du tome 3 à 34, 3.99€ pour le tome 1 et 8,99€ pour le tome 2).
L’édition originale est très attractive côté prix et ça Glénat l’a bien compris puisque c’est sur ce format là qu’il communique. L’édition la plus vendue à ce jour est l’édition simple (couvertures de toutes les couleurs) et paradoxalement celle qui contient le plus de défauts (sens de lecture français, qualité d’impression moyenne, traduction très approximative), mais qui est la plus accessible pour un public dit casual. Est-ce que Glénat ne serait pas en train de faire passer un message en voulant arrêter de produire l’édition simple et embrayer sur l’édition originale et en faire son produit d’appel (pas cher et facile à lire) en matière de manga Dragon Ball ?
Toujours est-il que l’opération de Glénat est un bon moyen de découvrir la saga Dragon Ball aux moins exigeants. Pour ceux ayant la perfect edition ou celle de Hachette, passez votre chemin. À moins que, comme moi, vous ne vouliez absolument les sketchbook dans votre collection.
Salut !
merci pour ce comparatif.
Je vois que tu as l’édition originale japonaise. Est-ce que la qualité d’impression et papier est la même que la version originale de Glénat ? Je suis bien curieux de savoir…
Tu as eu le nez creux puisque effectivement les tomes simples et doubles seront en arrêt de commercialisation en fin d’année.
Belle analyse. J’ajouterai que l’edition originale en plus de présenter quelques page aux contours effacés souffre également de l’inverse sur les page »colorisées ». Elles sont souvent horriblement sombres, au point qu’il en devient difficile de comprendre ce qui se passe, les personnages et les décors se confondant dans un noir d’encre… C’est dommage car cela nuit au plaisir de lecture