Auteur : Jiro TANIGUCHI
Année de première publication au Japon : 1988
Date de sortie en France : 20 mars 2015
Nombre de tomes : 2
Éditeur japonais : Kôdansha
Éditeur français : KANA
Synopsis : Dans le futur, tandis que l’humanité tente tant bien que mal de survivre aux conséquences d’un nouvel âge glaciaire, Takéru va devoir se lancer dans une odyssée afin de sauver ses compagnons. A son bras un bracelet sacré en argent, seul souvenir qui lui reste de sa mère… Saura-t-il faire face à son destin ?
Préface :
Qui ne connait pas Jiro Taniguchi ? La question peut paraître anodine, mais avant de lire cette œuvre, cet auteur m’était totalement inconnu. A tors me direz-vous car en y regardant de plus prêt on se rend compte qu’il est particulièrement reconnu en Occident et plus particulièrement en France où son travail est très apprécié, avec un trait accessible aux lecteurs qui ne connaissent que la BD occidentale. Il a collaboré avec de grands noms comme Jean Giraud créateur de la célèbre bande dessinée de western Blueberry, et un des fondateurs du magazine « Métal hurlant ». On pourra citer d’autres noms célèbres comme François Schuiten ou Frédéric Boilet qui ont un jour travaillés avec lui.
Ne connaissant pas grand-chose de la Bande dessinée (à part Thorgal que mon père adore lire, même si aujourd’hui l’œuvre semble prendre un chemin différent de ce qu’elle proposait à l’époque), c’est avec un regard curieux et neuf que je me suis penché sur cette œuvre d’une grande qualité et qui ne laissera personne indifférent.
Histoire :
On suit donc les aventures de Takéru jeune homme envoyé contre son gré dans la mine du Tarpa, dans un futur indéfini, où une nouvelle ère glaciaire sévit depuis des dizaines d’années. Les hommes ont réussi à survivre tant bien que mal dans des villes protégées du froid ou dans des extractions minières pour permettre aux cités rescapées de s’alimenter en énergie.
Notre jeune héros est le fils d’un haut représentant de la cité d’Abyss (une des dernières grosses mégalopoles présentent sur Terre), turbulent, il est envoyé par son père dans la mine du Tarpa pour parfaire son éducation. Une gigantesque explosion provoquée par la vétusté des installations, tuera le responsable de la mine et propulsera le jeune Takeru aux commandes de cette dernière.
Dans le même temps une dégradation de la météo oblige Takéru et un petit groupe d’hommes à aller voir ce qui se passe et à sortir de la mine du Tarpa. Il découvrira qu’il est au centre d’une vieille prophétie liée aux géant bleus, le peuple des Jil-Chaak.
Mon avis :
Avant de parler de l’histoire en elle même je voulais m’arrêter sur la qualité de l’ouvrage : intérieurs de couvertures en couleur , plus grand qu’un Kanzenban, 275 pages qui fourmillent de détails, on est en présence d’un ouvrage de qualité. Le prix de 18€ n’est pas excessif quand on sait que l’œuvre ne s’étalera que sur 2 tomes et pour cette qualité là on en redemande. Le papier est agréable au touché et l’impression très fine est un régal pour les yeux.
Concernant l’histoire en elle-même on est tout de suite plongé dans le bain : on présente cette vieille installation prête à rendre l’âme et pouvant exploser à tout moment. La vie n’est pas facile sur la station minière et la population vit tant bien que mal dans cet endroit sale, humide et lugubre, tout en essayant d’aller de l’avant et de profiter des quelques moments de bonheur et de détente qu’ils peuvent trouver. Le personnage de Takéru qui aux premiers abords peut apparaitre très antipathique se révèlera par la suite être un formidable compagnon de fortune pour les quelques personnes parties avec lui. Les dessins sont grandioses et les quelques plans larges disséminés ça et là dans le manga s’accordent à merveille avec la trame de l’histoire.
Histoire qui prend de la matière et toute son importance avec l’apparition d’une vieille prophétie et des géants bleus de la tribu des Jil-Chaak.
Par ce premier tome Jiro Taniguchi cherche à nous sensibiliser sur l’environnement et les changements climatiques, tout en nous rappelant notamment par le biais de scènes très crus et recherchées que la nature reprend toujours ses droits
Une œuvre indispensable pour ceux cherchant un bon compromis entre manga traditionnel et bande dessinée occidentale